7) En guise de conclusion…
On raconte que dans la chine ancienne, les chinois avaient coutume de dire « Cueillir le remède » lors de la récolte de plantes médicinales.
Il s’agit effectivement de cueillir des forces nouvelles avec la pratique de la gh. Il s’agit de se réaligner pour reprendre pied, revenir à soi en trouvant les moyens de se consolider. Il y a bien sûr des renoncements inévitables selon les parcours de vie de chacun. Il y a aussi de nouveaux engagements à mettre en place pour maintenir une dynamique corporelle utile au quotidien.
Avec la répétition de mouvements, puis le droit à l’expérience de l’écriture sans la crainte de la feuille blanche, chacune et chacun trouvent sa façon de s’y risquer.
« C’est incroyable ! Aujourd’hui, je sens que, sans rien brusquer, désormais mes omoplates se placent vraiment autrement. Debout, je les imagine sont comme deux ailes bien placées qui donnent de la légèreté à ma façon de marcher. Pourtant mon pas est plus dynamique. J’ai l’impression d’avoir enfilé un GPS, j’avance d’un pas assuré !
Allongée, je ressens un net changement parce que mes omoplates sont posées, elles touchent le sol. Je ressens ma cage thoracique plus ouverte et ma respiration plus ample ». A.
Cette perspective est loin d’être une évidence. Si un participant est inquiet, s’il souffre physiquement et que son attention en est déviée, ou s’il n’a pas la disponibilité nécessaire pour être à l’écoute de lui-même et des autres, ou pire s’il a peur, l’apport d’un passage de la pratique corporelle à l’écriture sera compromis.
En revanche, quand la confiance est là, l’exploration des mots trouve sa part de magie. Alors, à partir de nouvelles représentations et compréhensions du corps en mouvement, un travail de restauration et de remodelage de soi s’amorce. Pas à pas, une transformation libère des croyances limitantes.
L’expérience de cette approche particulière, pratique de la gh avec des ateliers d’écriture, montre que les contraintes données pour réaliser un mouvement comme celles données pour construire un texte, fabriquent un contour et un contenant. Elles donnent un maintien, elles rassurent, elles étonnent parfois. Elles suggèrent une « verticalité» au corps humain et au corps du texte. Se sentir aligné. Etre debout.
L’envie d’écrire devient une véritable aventure créative et humaine par delà les balises suggérées, les forces antagonistes et les paradoxes débusqués. L’encrage est source d’ancrage.
L’envie d’être responsable et autonome de ce que l’on fait pour soi.
Seul et ensemble dans le respect de la force créatrice de chacun.
Ancrage acté.
Dentelle de l’être.